Exposition personnelle
AFFICHE exposition Galerie De Sisse 1972
Invitation au vernissage de l'exposition André Vereecken Galerie De Sisse 1972.
Introduction de l'exposition: Jan D'Haese
Sur l’invitation
André Vereecken a trouvé ses propres possibilités (et aussi les grandes possibilités de la peinture) en confrontant le public, en quelque sorte contre ce public. Sa période «Permeke», qu'il a complètement lâchée, a été celle avec laquelle il a eu le plus de succès. Maintenant, son travail est devenu trop étrange pour beaucoup, effrayant pour certains. Le fait que l'on pense facilement à Picasso, Miro, etc. dans son travail actuel n'encourage certainement pas une appréciation générale. Pourtant, nous aimons appeler ces "influences" parce qu'elles indiquent une force ici. Utiliser un langage ou un style fortement lié n'est pas la même chose qu'imiter dans l'espoir de partager un certain succès. Pour nous, il est évident qu'André Vereecken ne suit essentiellement qu'une seule personnalité, lui-même.
Frans van Eyck
"Cette œuvre est si importante et convaincante, car elle permet un dialogue entre le spectateur contemplé et la toile, mais aussi entre le spectateur et lui-même".
A. Van Daele 1972
En dehors de l'agglomération de Tiegem, M. Naessens a créé, il y a environ un an, une perle d'une galerie : "De Sisse". Dans la région et avec le panorama de Stijn Streuvels. Bientôt, une exposition sur le "Pays de Streuvels" y sera inaugurée.
Actuellement et c'est jusqu'au 2 juillet - ouverte uniquement les mercredis, samedis et dimanches - une exposition André Vereecken se déroule ici, nous avons déjà pu faire connaissance de son travail brièvement il y a quelques années dans la galerie Latem.
Maurice Barrès a dit un jour: "L'esprit est une petite chose à la surface de nous-mêmes." Et cette phrase mérite réflexion dans le travail d"André Vereecken. Pour les fans du genre traditionnel (paysans cahoteux, paysannes élaborées, têtes de cheveux en lin, une charrette, la récolte, les nuages et le soleil, etc.) ce travail arrive de façon assez surprenante, et certains ont écrit sans y penser, apparemment l'épithète "Picassian" sur son style anticonformiste ludique et constructiviste. Étrange, car André Vereecken est à des kilomètres de Picasso, ne serait-ce qu'en raison de son traitement presque classique de la miniature.
Mais c'est un homme qui a vu Picasso et aussi Braque et Peire. Ce serait un mensonge de ne pas le dire. Mais cette vision est dépassée et elle se fond dans une vision très originale des personnes, des circonstances, des rêves et des relations interpersonnelles, dans laquelle une grande partie de ces éléments prennent la valeur de la compétence. Il connaît son métier. Il a aussi évolué à partir du Permeke-Pastiche, qui a été aimé par tant de novices et de peintres "flamands" endurcis.
Il travaille au niveau européen car, comme par exemple Beckett en littérature, il ne reste pas lié à l'anecdote, mais prend plutôt de manière ordonnée dans des milliers de choses qu'une personne a plus que son « esprit ». C'est pourquoi cette œuvre est si importante et convaincante, car elle permet un dialogue entre le spectateur qui contemple et la toile, mais aussi entre le spectateur et lui-même. Son travail ne lâche pas ses secrets dès le premier regard, mais il frappe déjà par sa dimension, sa qualité sérieuse. André Vereecken est plus qu’intellect.
Il révèle « l’esprit » dans son éventail enjoué, ludique, ingénieux, accrocheur de découpes apparentes de réflexions non lyriques, toutes élaborées dans les moindres détails et justifiées d'un point de vue organique. Là où d'autres étouffent dans la miniature, il gagne précisément en une richesse à couper le souffle. Cela fait aussi partie du message libérateur de cet art. Il contient beaucoup de mélancolie au plaisir printanier impérissable et nous rappelle quelque part par affinité avec le célèbre poème d'Eliot : "J'ai voulu aller là où les sources ne manquent pas, et hors du balancement de la mer".
A.Van Daele
Au milieu d'un magnifique paysage se trouve la Galerie De Sisse à Tiegem. Depuis la porte de "De Sisse", vous pouvez voir, quelques kilomètres plus loin, le célèbre Lijsternest de Stijn Streuvels, à Ingooigem. Non seulement dans les environs, mais aussi dans la Galerie De Sisse, il y a beaucoup à voir. Grâce à l’amateur d'art et propriétaire Jan Naessens, cette galerie a pris un bon départ cette saison avec une exposition de René De Coninck, un graveur d'envergure européenne. La deuxième exposition a également été un succès et l'exposant Gust Smet est devenu une révélation pour beaucoup.
Fidèle à sa conception d'exposer dans sa galerie des œuvres qualitativement responsables et en même temps en dehors des conventions artistiques ordinaires, Jan Naessens accueille actuellement le peintre André Vereecken de De Wase.
André Vereecken (Sint-Pauwels 1932) prouve une fois de plus que les artistes qui sont contemporains ne se trouvent pas nécessairement dans l'environnement artistique reconnu, ni dans les cercles enregistrés et contestés. Il y a deux ans, André Vereecken a tenu sa première exposition individuelle à la galerie Waumans à Sint-Niklaas. Au grand étonnement du public de Wase, il a fait preuve d'une vision nettement contemporaine. Entre-temps, son travail a évolué à un rythme rapide.
André Vereecken reste un conteur pictural, mais son fantastique expressionniste d’antérieur a été pour la plupart remplacé par des évocations coloristes linéaires pleines d'effets d'aliénation. Les motifs figuratifs sont constamment présents, mais dans un décor abstrait, parfois ouvert et parfois - mais beaucoup plus souvent - composés de façon kaléidoscopique en utilisant toutes sortes de détails décoratifs curieux. André Vereecken peint des tableaux contemporains aux couleurs vives et aux trouvailles et déformations fantaisistes et bizarres. Dans le même temps, il entre dans les territoires qui ont été exploités
par Ensor, Van Den Berghe, Klee, Picasso et Miro.
Les gravures, gouaches et peintures qu'André Vereecken expose dans la galerie De Sisse, forment une sorte de "roman-fleuve" pictural. Les différents épisodes de ce roman visuel témoignent d'une fantaisie stupéfiante, souvent insaisissable. En même temps, tout indique qu'il y a encore de nombreux épisodes à venir et qu'il ne peut y avoir de fin en vue si... il y en aura une.
Jan D'Haese