Exposition caritative
"Hartjesbal" était une soirée au profit de l'enfant handicapé mental de Sint-Niklaas (M.P.I.S) organisée par le Wijkcentrum ’t Macadammeke Hoboken.
André Vereecken a illustré la brochure avec ses dessins et a exposé des peintures au cours de cette soirée.
Hartjesbal was een avondfeest ten voordele van het mentaalgehandicapte kind te Sint-Niklaas (M.P.I.S) georganiseerd door het Wijkcentrum ’t Macadammeke Hoboken. André Vereecken stelde tijdens deze avond schilderijen tentoon en illustreerde de brochure met tekeningen.
(dans la brochure:)
"... Je pense à la croyance ancienne et médiévale selon laquelle la nature, la réalité est un livre écrit dont nous ne pouvons lire que quelques pages. Et toutes les autres pages nous semblent très improbables et irréelles et aussi désagréables pour les oreilles. Nous avons besoin d'interprètes doués pour cela. Et nous avons donc André Vereecken. Et si nous voulons comprendre le code secret d'André Vereecken, nous devrons faire un effort particulier pour apprendre à lire.
Car il écrit avec les mêmes signes avec lesquels les devins et les magiciens écrivaient les livres saints. Pensez aux runes, aux hiéroglyphes, aux symboles, aux pictogrammes, aux signes du zodiaque. Il écrit le même merveilleux scénario.
Il va donc sans dire qu'André Vereecken est lié à la forme la plus authentique du surréalisme, car son œuvre se présente comme un don de "l'écriture automatique", c'est-à-dire comme une écriture spontanée, peignant l'abondance des sentiments non exprimés le long des nombreuses possibilités d'association. Mais ne vous laissez pas tromper par cette apparence purement émotionnelle, car le travail d'André Vereecken est résolument analytique et systématique.
Très souvent, l'être humain occupe une place centrale.
L'artiste tente, dans d'infinies variations, de formuler l'interrelation des individus humains, il tente de définir leurs actes les plus élémentaires tels que sauter, marcher, regarder, crier et ce à l'aide d'un nombre minimal d'éléments de la réalité environnante : un animal, une feuille, un siège, un instrument, le soleil, la nuit, le ciel bleu.
Tout son travail est une tentative extrêmement patiente et cohérente d'autodétermination, de définition de sa propre position en tant qu'être humain dans la réalité environnante.
Et parce que son travail est autodéterminant, il est aussi analytique. L'Homme n'est pas un organisme sans problème qui existe comme un tout, comme une totalité. Au contraire, une analyse persistante de la structure de l'homme montre que chaque partie existe comme un organe indépendant, riche en possibilités et en contenu, intime et intensément lié aux nombreuses autres formes de vie organique.
Le ventre : la mer ronde peuplée des formes de vie les plus originales, les petits micros organismes, les poissons. Notre propre origine. Et de là, "un être humain" se développe : une merveilleuse combinaison de parties apparemment incohérentes. Les mains sont souvent les instruments agressifs avec lesquels l'homme a conquis le monde. Les yeux : fortement liés aux mains dans leur contact conquérant. Et pourtant, l'homme est aussi constitué de fleurs, de feuilles et d'autres organismes agréables : l'homme n'est pas différent des autres vies. D'où également un symbolisme sexuel clair : ni effronté ni craintif, juste assuré comme l'origine de toute vie.
Cette écriture sérieuse et magique est un témoignage convaincant de la richesse de notre monde. C'est dans la danse impressionnante des couleurs, c'est dans la joie du détail magnifique qui est méticuleusement rendu. Surtout ses œuvres les plus anciennes montrent presque une "horreur vacui", une peur du vide. C'est pourquoi André Vereecken est lié à ce qu'on appelle les peintres naïfs et à certaines formes d'art populaire qui ont le même sens de l'ornement, par exemple dans leurs tissus colorés et détaillés.
Et peut-être que les spécialistes de l'œuvre d'André Vereecken peuvent signaler de nombreuses influences et mentionner les noms de Picasso, Klee, Miro et d'autres. Et pourquoi pas ? Nous parlons du même monde avec les mêmes mots, nous le peignons avec les mêmes couleurs, signes et symboles. Les mythologies de tous les peuples sont liées. Peut-être que cela semble un peu trop compliqué. Mais n'oubliez pas : nous avons bégayé avant de pouvoir parler, nous avons suivi la ligne avec nos doigts, nous avons épelé les syllabes. De même, la logique de la fantaisie est compréhensible pour ceux qui l'apprennent. C'est pourquoi je vous invite - en référence à Paul Van Ostaeyen - à déchiffrer ce "Premier livre de Schmoll". Le livre vous attend ouvertement.
Daniel Antheunis,
Attaché culturel de la Ville de Sint-Niklaas